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Cafardnaüm

Le mot cafard trouve son étymologie dans l'arabe "كَافِ", terme utilisé de façon variable pour désigner l'ingratitude ou l'infidélité. Dans la langue française, ce terme désigne des spécimens de blattaria.

Souvent associés aux "bas-fonds", aux bâtiments mal entretenus, aux égouts… les cafards "envahissent" et sont "éliminés" dans un cycle de destruction, de déplacement, de réapparition… 

Le cafard, c'est aussi une forme de mélancolie ou hantise apparue lors des campagnes militaires françaises dans le Sahara algérien et devenue une affliction psychique commune, d'abord propre aux colons, puis qui s'est ensuite généralisée.  

Nous voulons être de ces inéluctables cafards. 

Tell Hum, Kefar Nahum, ou Capharnaüm, c'est une ville côtière du lac de Tibériade en Palestine. Ville ancienne, site de nombreux évènements bibliques, elle est aujourd'hui une ville sanctuaire de la Custodie franciscaine de Terre sainte. Cet ordre franciscain a, entre autres partisans, négocié avec la tribue bédouine des Samakhiyehs (les gardiens de ce territoire appelé jusque là Cushan) pendant près de vingt ans pour en obtenir la possession. C'est en 1894 que les franciscains acquièrent tous les titres de propriété du territoire en question. 

Le capharnaüm a subi de ces glissement sémantiques courants dans la politique linguistique hexagonale, prenant le sens de lieux où des objets sont entassés de façon désordonnée. Parmis ses synonymes, on trouve bazar, bordel, ou encore fourbi… 

Nous nous situons ainsi dans le capharnaüm; dans l'antre des ruines du colonialisme, au sein de son actualité féroce. Hantés par le présent, par le passé, par l'avenir nous hantons à notre tour la rue, les archives, la feuille blanche. 

Nous sommes les Editions Cafardnaüm.